La persécution de Javert vis-à-vis de Jean Valjean, où la chasse infinie (II)

 Où en sommes nous ? Valjean, alias M. Madeleine, s’ installa à Montreuil-sur-Mer, où fit améliorer l’usine locale des jais anglais et des verroteries noires d’Allemagne ; il se jeta dans le feu et sauvat, au péril de sa vie, deux enfants, qui étaient les fils du capitaine de la gendarmerie ; ce qui fait qu’on n’avait pas songé à lui demander son passe-port (document d’identitè du temps). Pour toutes ces bonnes raisons, enfin, on le nomma Maire de Montreuil-sur-Mer , et il fut aimè et respectè par tout le monde. Mais…Javert continuait sa chasse. Il avait  continuè à le chercher pour le vol à l’eveque de Digne, e à l’enfant savoyard (40 sous).
Le maire est dans son bureau à la Mairie. Javert vient de se présenter à lui, e voilà le dialogue entre le deux hommes.

La maison Thénardier

La maison Thénardier

 

( Livre Sixième, Chapitre II, pag. 239-246 ).

Enfin M. le maire posa sa plume et se tourna à demi.

—Eh bien! qu’est-ce? qu’y a-t-il, Javert?

Javert demeura un instant silencieux comme s’il se recueillait, puis éleva la voix avec une sorte de solennité triste qui n’excluait pourtant pas la simplicité:—Il y a, monsieur le maire, qu’un acte coupable a été commis.

—Quel acte?

—Un agent inférieur de l’autorité a manqué de respect à un magistrat de la façon la plus grave. Je viens, comme c’est mon devoir, porter le fait à votre connaissance.

—Quel est cet agent? demanda M. Madeleine.

—Moi, dit Javert.

—Vous?

—Moi.

—Et quel est le magistrat qui aurait à se plaindre de l’agent?

—Vous, monsieur le maire.

  1. Madeleine se dressa sur son fauteuil. Javert poursuivit, l’air sévère et les yeux toujours baissés:

—Monsieur le maire, je viens vous prier de vouloir bien provoquer près de l’autorité ma destitution.

  1. Madeleine stupéfait ouvrit la bouche. Javert l’interrompit.

—Vous direz, j’aurais pu donner ma démission, mais cela ne suffit pas. Donner sa démission, c’est honorable. J’ai failli, je dois être puni. Il faut que je sois chassé.

Et après une pause, il ajouta:

—Monsieur le maire, vous avez été sévère pour moi l’autre jour injustement. Soyez-le aujourd’hui justement.

—Ah çà! pourquoi? s’écria M. Madeleine. Quel est ce galimatias? qu’est-ce que cela veut dire? où y a-t-il un acte coupable commis contre moi par vous? qu’est-ce que vous m’avez fait? quels torts avez-vous envers moi? Vous vous accusez, vous voulez être remplacé….

—Chassé, dit Javert.

—Chassé, soit. C’est fort bien. Je ne comprends pas.

—Vous allez comprendre, monsieur le maire.

Javert soupira du fond de sa poitrine et reprit toujours froidement et tristement:

—Monsieur le maire, il y a six semaines, à la suite de cette scène pour cette fille, j’étais furieux, je vous ai dénoncé.

—Dénoncé!

—À la préfecture de police de Paris.

  1. Madeleine, qui ne riait pas beaucoup plus souvent que Javert, se mit à rire.

—Comme maire ayant empiété sur la police?

—Comme ancien forçat. Valjean. C’est un forçat que j’avais vu il y a vingt ans quand j’étais adjudant-garde-chiourme à Toulon. En sortant du bagne, ce Jean Valjean avait, à ce qu’il paraît, volé chez un évêque, puis il avait commis un autre vol à main armée, dans un chemin public, sur un petit savoyard. Depuis huit ans il s’était dérobé, on ne sait comment, et on le cherchait. Moi je m’étais figuré… Enfin, j’ai fait cette chose! La colère m’a décidé, je vous ai dénoncé à la préfecture. Madeleine, qui avait ressaisi le dossier depuis quelques instants, reprit avec un accent de parfaite indifférence:

—Et que vous a-t-on répondu?

—Que j’étais fou.

—Eh bien?

—Eh bien, on avait raison.

—C’est heureux que vous le reconnaissiez!

Jean et Cosette

Jean et Cosette

( Mia traduzione:
Infine, il sindaco depose la penna, e si voltò per metà.
«Ebbene, che c’è dunque ? Che succede, Javert?».
Javert rimase un istante in silenzio, come per concentrarsi; poi alzò la voce, con un tono di solenne e  triste semplicità : «Succede, signor sindaco, che è stata commessa un’ingiustizia ». «Quale?»
«Un agente inferiore dell’autorità ha mancato di rispetto ad un magistrato nel modo più grave. Il mio dovere mi impone di presentarvi a voi, per informarvi di questa vicenda ».
«Chi è quest’agente?» chiese Madeleine.
«Io» disse Javert. «Voi?» «Io».
«E chi è il magistrato che dovrebbe dolersi dell’agente? »
«Voi, signor sindaco».

 

Valjean/Depardieu

Valjean/Depardieu

 

   Madeleine si rizzò sulla poltrona; e Javert proseguì, coll’aria severa e lo sguardo sempre basso: «Signor sindaco, sono venuto affinché voi provvediate a farmi destituire».
Madeleine, stupefatto, aperse la bocca, Javert l’interruppe.
«Voi direte che avrei potuto dimettermi; ma ciò non basta. Dar le dimissioni è onorevole: ora, io ho sbagliato e merito di essere punito, e anche cacciato». Dopo una pausa, aggiunse: «Signor sindaco, l’altro giorno, siete stato severo con me, ingiustamente. Siatelo oggi, giustamente». «Davvero? E perché?» esclamò Madeleine. «Che razza di discorso è questo? Che cosa vuol dire ciò? Dov’è questo torto, o questa colpa, commessa da voi contro di me? Che cosa avete combinato ? Che torto mi avete fatto ? Voi v’accusate, volete essere sostituito…»
«Cacciato,» disse Javert.
«Cacciato, va bene. Ma non capisco…».
«Capirete, signor sindaco».

    Javert sospirò dal profondo del petto e riprese, sempre freddamente e tristemente:

«Signor sindaco, sei settimane or sono, in conseguenza di quella scena per quella donna, furioso com’ero, vi ho denunciato».
«Denunciato?»
«Alla prefettura di polizia di Parigi».
Madeleine, che non rideva molto più spesso di Javert, si mise a ridere.

 

C'est difficile de réprendre Cosette

C’est difficile de réprendre Cosette

 

  «Come sindaco che ha usurpato le funzioni della polizia?» « Come ex forzato , Jean Valjean. È un forzato che avevo visto vent’anni or sono, quand’ero aiutante guardiano a Tolone; uscito dalla galera, quel Jean Valjean aveva, a quanto pare, rubato in casa d’un vescovo e poi commesso un’altra rapina a mano armata, sulla pubblica strada, ai danni d’un piccolo savoiardo. Da otto anni s’era sottratto ad ogni ricerca, non si sa come, e lo si andava ricercando; ed io m’ero immaginato…Poi ho fatto quella cosa . E’ stata la rabbia a spingermi, e vi ho denunciato alla Prefettura. M. Madeleine, che da qualche istante aveva ripreso in mano il fascicolo , rispose con aria indifferente:
– E, che risposta avete avuto?
– Che ero un pazzo.
– E allora?
– Loro avevano ragione e io, torto.
– Che voi lo riconosciate, vi fa onore.

Cosette va se marrier

Cosette va se marrier

 

 

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